Les Bleus au rendez-vous

Pour son premier match des championnats d’Europe de handball masculine, l’équipe de France ne s’est pas seulement contentée de gagner. Elle l’a fait avec la manière (35-28). Jamais inquiétée face à une Russie très vite hors du coup, l’équipe de France a brillé, et a offert un beau spectacle à la NRGI Arena d’Aarhus, laissant entrevoir de belles perspectives pour la suite de la compétition.

Un match mené sur un long fleuve tranquille

Si la France a pu être inquiétée dans ce match, cela n’a pas duré plus de trois minutes, la faute à un départ légèrement poussif. Après deux phases en attaque qui se sont soldées par deux pertes de balle, la Russie ouvre logiquement le score à la 2e minute, par l’intermédiaire d’Igropoulo, meilleur marqueur du match pour la Russie (5/8). C’est le seul moment où la Russie a mené dans cette partie. Contrairement à ce qu’on a trop souvent l’habitude de voir avec les Experts, cette ouverture du score a eu pour effet une réaction immédiate et définitive de ces derniers. Grâce à une défense haute en 3-2-1 qui a beaucoup gêné les artilleurs Russes de la base arrière et à une attaque efficace, la France, dont Claude Onesta avait aligné d’entrée l’équipe-type (avec le Chambérien Kévynn Nyokas au poste d’arrière droit) s’est très vite mis à l’abri. Menant 5-2 au bout de 5 minutes, elle a ainsi maintenu avec sérieux et application son écart une bonne dizaine de minutes, avant de le creuser en fin de 1ère mi-temps, et de rentrer aux vestiaires avec cinq buts d’avance sur des Russes impuissants, dont les temps morts posés par le sélectionneur Oleg Kulechov n’ont rien changé.

La 2e mi-temps se joue dans la continuité de la fin de la 1ère mi-temps, les Bleus, ont accéléré et creusé l’écart, jusqu’à avoir huit buts d’avance à la 37e minute. C’est à ce moment-là que Claude Onesta décida de faire tourner l’effectif, permettant aux cadres Karabatic et Narcisse de souffler, mais aussi aux jeunes Mathieu Grébille et Igor Anic de grapiller du temps de jeu qu’ils n’auront peut-être pas lors de matchs plus importants dans cet Euro. Au final, l’équipe de France a rendu une copie propre et sérieuse, et se rapproche de la qualification pour le tour principal. De bon augure pour la suite. Score final 35-28 pour la France.

Nyokas, quel panache !

Si collectivement, la prestation française a été parfaite, individuellement, ils ont tous été au diapason, et c’est là que la victoire est encore plus belle. Critiqué pour son déchet offensif, cinq joueurs finissent avec 100% de tirs convertis en but. Mention spéciale au Chambérien Kevynn Nyokas. Je l’ai souvent critiqué lors de ses rentrées en Golden League, mais quel match ! Très brouillon les quinze premières minutes (0/3 aux tirs et 2 minutes de suspension), il s’est métamorphosé à sa rentrée de suspension, enchainant les buts à son poste d’arrière droit. Doté d’un bon shoot et très bon dans la prise d’intervalles, il finit ce match avec 9 buts (sur 12 tirs) et a été élu à l’unanimité homme du match. Si le poste d’arrière droit était le poste qui suscitait le plus d’interrogations avec le forfait de Xavier Barachet, le retour tardif de Jérôme Fernandez et la récente blessure de Valentin Porte, qui avait donné satisfaction pendant le Golden League, on peut maintenant être rassuré grâce à la performance du Chambérien. Reste à confirmer lors des prochains matchs.

La seule déception peut-être peut provenir du rendement offensif de Cédric Sorhaindo (1/4 seulement), mais sa performance défensive au sein de la triplette qu’il forme avec les frères Karabatic a tellement été bonne qu’on ne peut lui reprocher. Il reste tout de même un élément clé de cette équipe. De même dans le duel Dumoulin-Gérard (une mi-temps chacun) en vue du retour d’Omeyer pour le 2e tour, Dumoulin (9 arrêts sur 24) a marqué des points face à Vincent Gérard (seulement 2 arrêts sur 15), même si la physionomie du match était totalement différente pour Cyril Dumoulin qui a joué la 2e mi-temps où le match était totalement plié face à des Russes hors-sujet.

La Serbie sur le fil

Dans l’autre rencontre du groupe C opposant la Serbie à la Pologne, la Serbie s’est imposé sur le fil 20-19, dans une rencontre pauvre techniquement. La Pologne justement, est le prochain adversaire des Bleus. RDV demain dès 20h05 sur Canal+ Sport. Avec le même sérieux affiché hier soir, l’équipe de France ne devrait pas avoir de difficultés à franchir les obstacles polonais et serbes, et ainsi commencer le 2e tour, où les choses sérieuses débuteront pour eux, avec le maximum de points.

Si, comme l’a encore répété après le match Claude Onesta, la France n’est pas favori de ces championnats d’Europe, elle s’affirme en tout cas comme un très sérieux prétendant à la succession du Danemark, qui joue chez lui. Mais la route est encore longue …

#allbleus

LES STATISTIQUES

FRANCE / RUSSIE : 35-28 (19-14)
Premier tour, J1
NRGI Arena, Aarhus
Arbitres : Horacek et Novotny (République tchèque)
Spectateurs : 2350.
France - Gardiens : Dumoulin (9/24 dt 0/2 pen), Gérard (2/15 dt 0/4 pen) ; Joueurs de champ : Fernandez (0/1), Anic (1/1), Narcisse (1/4), Joli (1/2 dt 0/1 pen), Nyokas (9/12), Honrubia (1/2), Karabatic N. (6/6), Grébille (4/5), Accambray (1/1), Abalo (3/3), Sorhaindo (1/4), Guigou (7/7 dt 3/3 pen), Karabatic L. Entraîneur : Claude Onesta.
Russie - Gardiens : Bogdanov, Levshin ; Joueurs de champ : Poliakov, Pyshkin (3/3), Shishkarev, Kovalev (6/8 dt 4/4 pen), Evdokimov (2/6), Skopintsev (2/2), Atman (1/3), Gorbok (3/6), Kudiniv (1/1), Shelemko, Igropulo (5/8 dt 2/2 pen), Aflitulin (1/2), Aslanyan (2/3), Zhitnikov (2/4). Entraîneur : Oleg Kulechov.